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Mazen Kâdar
Mazen Kâdar
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Sam 14 Nov - 17:56
Le temps était doux ce jour là. Pourtant, ce fut un jour sombre pour Mazen. Avant même qu'on ne lui apprenne officiellement la nouvelle, il le savait déjà. Il le savait mais ne voulait pas y croire. C'était encore un mauvais tour que lui jouait son esprit dérangé, il se faisait des films, une fois de plus. Mazen avait voulu s'en persuader. Mais ce n'était pas le fruit de son imagination. Ce n'était pas non plus un mauvais rêve qu'il faisait lorsqu'on vint lui annoncer le décès de sa tutrice. Pourtant, il le savait. Il le avait bien avant qu'on ne vienne lui annoncer. Il l'a su aussitôt que cela s'était produit.
C'est par une voix qu'il l'avait su, la voix de sa tutrice.
 
Les jours qui suivirent l'annonce, on vint parler d'enterrement, de prise en charge ou autrement dit d'internement car personne ne voulait se porter garant de sa personne. Personne ne comprenait que sa tutrice ait investi autant de sa personne pour cet orphelin, les autres n'avaient pas tant de temps et d'énergie à consacrer à ce garçon qui de toute façon n'arriverait jamais à rien.
 
Mazen entendait tout ça. Il était prêt à l'accepter, mais la voix de Lydia, sa tutrice, était plus forte que celles des autres et elle l'encourageait à ne pas abandonner. Mais que faire? Où aller? Sur qui compter? Mazen se rappela de quelques personnes qui s'étaient montrées gentilles à son égard et qui s'étaient dites prêtes à l'aider. Mais il ne voulait pas déranger. Non, il ne voulait plus être un boulet pour les autres. Il s'en voulait déjà assez d'en avoir été un pour Lydia, il ne voulait pas infligé ce fardeau qu'il était à d'autres.
 
Le jeune homme a pris quelques affaires et est parti. Il a décidé de laisser ses médicaments. Il savait qu'il n'en avait plus besoin. Pourtant, s'en passer allait être rude, lui qui y était accoutumé. Il avait aussi vaguement conscience qu'il en garderait des séquelles...
 
Mazen avait quitté son domicile et avait décidé de chercher refuge dans Flooded District en se disant qu'on aurait pas idée à le chercher par là. C'est la voix de sa tutrice qui le guida. Parfois, il avait des trous de mémoires. Il ne savait plus ce qu'il faisait et où il allait, ce qu'il se passait... Mais Lydia était là. Elle n'avait jamais été plus présente qu'à présent qu'elle était devenue une voix. Pour la première fois de sa vie, Mazen avait une voix bienveillante qui l'accompagnait et grâce à elle, il n'entendait plus les autres. Ou du moins, ne leur prêtait plus autant d'attention.
 
Le jeune homme finit par se poser dans un vieux grenier vide et en partie inondé. Il faisait froid et humide, mais il était épuisé et ne savait pas où aller. Il savait qu'aller dans les égouts n'étaient pas prudent. Flooded District l'était-il plus? Mais où aller sinon?
 

Mazen s'emmitoufla dans sa veste et se recroquevilla sur lui même en grelotant. Les larmes longèrent ses joues. Des souvenirs lui revenaient en mémoires. Des souvenirs d'enfance, de moments passés avec sa tutrice... Des souvenirs dont il n'avait pas toujours su se remémorer...
Sweet Candy
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Dim 10 Jan - 4:18

« Le respect ? Si vous le cherchez, je l’ai surement mangé ! »
 
            C’est sur cette phrase, lancé d’un ton enjoué et provocateur, que la journée de Candy avait commencé. Un homme assez jeune pour une fois, et une jeune femme. Femme qu’elle avait commencé à draguer sous le nez de son petit ami. Elle avait lancé cette petite pique à la surprise du jeune couple, n’attendant rien de plus qu’un éclat de colère. Finalement ils avaient folâtré tous les trois, pris le soleil, profité de la journée et de l’argent des jeunes gens. Candy s’était faite payer une nouvelle tenue : une ravissante robe blanche mi longue avec une ceinture de cuire, une petite casquette, et des bottes.
            La journée avait commencé à avancer dans une ambiance qu’elle n’avait jamais connu jusque-là… c’était… étrangement calme, doux, agréable. Quelque chose d’apaisant presque. Alors elle voulue les remercier. Et par ce petit après-midi frisquet, le salon du jeune couple fut témoin d’un bien agréable moment à trois que beaucoup jugerons… indécent ? Bien sûr, elle n’avait pas prévu de leur faire payer la facture. Pas à eux. Ils avaient déjà beaucoup donné en réchauffant son cœur.
 
            Une douce odeur l’avait réveillée (quoi de plus normal que de s’endormir après un tel exercice physique). Monsieur, gentleman, était absent, et un mot indiqué qu’il était parti leur chercher un encas. Etrangement, elle ne ressentait plus la fin qui la tiraillait quand elle s’était endormie… Et cette odeur… froide, métallique… l’odeur d’un repas frais…
 
« Et merde… »
 
            Regret ne fais pas partit de son vocabulaire… pourtant le corps en charpie de la demoiselle et la grande flaque de sang lui arrachèrent un pincement de cœur. Un couple aussi ouvert… et elle ne pourrait plus en profiter. Dommage…
            A regret, la cannibale se leva et commença à revêtir son uniforme pour partir rapidement, voulant éviter un scandale. Trop tard… le bruit de la clef résonna dans la serrure.
 
« Comment as-tu pus faire ça ! On t’as ouvert notre porte !
_ Vous m’avez ouvert tout un tas de porte. Dans tout un tas de sens. Gloussa-t-elle. Un cendrier vint se briser sur sa tempe.
_ Tu n’as donc pas de cœur espèce de monstre !Tu n’as donc aucun respect ! Je comprends pourquoi on t’as trouvé seule, tu es un monstre, personne ne t’aime et ne t’aimerai jamais.
_ Il va falloir trouver mieux si tu veux me blesser. Et puis ne pas m’aimer… ce n’est pas ce que vous avez susurré toute la journée. »
 
            Ce n’est pas les coups qui la blessèrent, ni leur force… ce ne fut pas le coup de poignard. Ce qui la blessa, c’est que pendant tout le temps où il malmena son corps, où il la fit souffrir, il regarda et pensa à l’autre femme. Il murmura même son prénom plusieurs fois. Pourtant elle ne reviendrait pas, elle était morte. Tout le monde n’avait pas la chance d’être Candy quoi…
            Finalement elle était partie. Ou plutôt elle avait fuie. Pas le choix… il avait failli faire une crise cardiaque en la voyant se relever, et en prime il s’était mis à hurler et appeler à l’aide. La nobody avait tout de même eut le temps de récupérer le sacs avec les courses qu’ils lui avaient offert. Ca faisait un bon souvenir…
 
            Allongée dans l’eau, nue, elle profitait de la fraicheur des lieux. Flooded district avait toujours été un de ses endroits favoris : il y faisait frais et humide, il n’y avait pas grand monde. Un parfait lieux de repos. Ayant trouvé une sorte de vieux grenier inondé, le nobody s’y était glissée et s’était dévêtue pour passer un moment dans l’eau. Son corps immergeait, elle observait les plaies sur sa poitrine. Deux trous de couteau, plein de bleus dus aux coups… ça allait être dur de bosser pour quelques jours : les plaies n’étaient pas assez discrète et surtout… elles étaient mortelles. N’importe qui d’autre serait mort sous ces coups.
 
« N’importe qui d’autre n’aurait pas manger la fille. Faut réfléchir un peu… »
 
            L’eau se teintait de rouge et elle fixait le plafond, attendant que quelque chose se passe. C’est en sentant  une odeur étrangère mais pourtant familière qu’elle émergea de se léthargie. Un autre nobody venait d’entrer ici. Encore un peu dans les vapes et légèrement anémiée, la jeune demoiselle sortie de l’eau et se mit à marcher, sans se rhabiller, à travers le petit grenier.
            Avec ses cheveux blancs, il n’était pas très discret. Sans gêne, sans scrupule, elle s’approcha de lui et plia les genoux contre sa poitrine pour essayer de voir ses yeux.
 
« T’es mort ? Tu bouges plus et t’as pas l’air en super force… d’habitude je mange pas les copains, mais là si t’es mort tu me fera une réserve correct… »
 
            Dans la posture où elle était il ne pouvait pas voir grand-chose : les longs cheveux noirs de la demoiselle couvraient tout le haut de son corps, se planquant à sa peau comme une seconde épiderme. Elle était sur la pointe des pieds, les genoux contre la poitrine pour tenter d’être presque à son niveau. De l’eau et du sang se mêlaient en des gouttes écarlates qui parcouraient son corps et s’écrasaient au sol en de petits bruits.
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Dim 10 Jan - 21:31
Mazen n’avait pas remarqué la présence de la jeune fille avant qu’elle ne s’adresse à lui. Le garçon se redressa en sursaut et en tremblant. Cette fille était entourée d’ombres. Mazen pouvait les voir et entendre leur puissant désir de vengeance. Le nobody qui s’était mis à trembler eut un mouvement de recul. Mazen n’osait pas la regarder. Mazen n’osait jamais regarder personne et encore moins dans les yeux.
 
- Je… Je ne veux pas mourir ! Je… Je veux juste…
 
Mais que voulait-il au juste ? Il n’en était plus bien certain. Il s’était souvent dit que tout aurait été plus simple s’il n’avait jamais existé ou s’il avait seulement pu disparaitre à tout jamais. Pourtant, dans un autre sens, il ne le voulait pas non plus. En effet, il voulait simplement ne plus entendre les voix et voir ses ombres qui lui pourrissaient l’existence. Il voulait vivre normalement, être autonome, pouvoir rendre service, avoir des amis, un travail…
 
- Je veux juste…
 
La tête lui tournait. Les voix qui entouraient la jeune fille se faisaient de plus en plus fortes, de plus en plus hostiles. Mazen plaqua ses mains contre ses oreilles en serrant les paupières. Il était entouré d’ombres inquiétantes et menaçantes. Le jeune homme tremblait comme une feuille.
 
- Laissez-moi ! Taisez-vous ! Je n’ai rien à voir avec tout ça ! S’il vous plait, laissez-moi tranquille !
 
Le nobody se mit à pleurer en se balançant doucement d’avant en arrière, complètement replié sur lui même. Terrorisé, il n’arrivait plus à entendre la voix de Lydia parmi tout ce brouhaha qu’il était seul à entendre.
 
Qui était cette personne face à lui et qui attirait autant d’esprits vengeurs ? Qu’avait-elle fait à ses âmes ? Mazen s’efforçait de ne pas les écouter, mais il percevait tout de même des bribes de phrases, des bribes d’histoires sanglantes.
 
Puis d’un coup, une phrase qu’il n’avait pas capté dans l’immédiat lui revint : "D’habitude, je mange pas les copains."
 
Alors… Elle les avait mangées ? Toutes ces ombres autour d’elle étaient donc… ses victimes ?
 

- Vous… Les avez mangés ? Murmura Mazen devenu livide si cela était possible de l’être encore d’avantage qu’il ne l’était.
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Jeu 21 Avr - 4:25

« Je… Je ne veux pas mourir ! Je… Je veux juste… » »

Un sourire se dessina sur les lèvres de Candy. Il voulait ? Il voulait… ? Ca tourné en rond là… vraiment… Mais bordel que voulait-il à la fin ! Il n’avait donc pas de rêve, pas de désir ?! Même lui ne semblait pas savoir où il allait !
Le regard de la Nobody devint froid, dur, mauvais. Ce gars-là allait rapidement la lasser… Alors qu’elle allait se redresser, il finit enfin par dire quelque chose d’autre que ses « je veux » répétitif.

« Laissez-moi ! Taisez-vous ! Je n’ai rien à voir avec tout ça ! S’il vous plait, laissez-moi tranquille ! »

Ces cris soudains la firent chanceler et tomber sur le cul, les yeux arrondis. Finalement, il n’était pas si inintéressant ce garçon. Par contre, il avait l’air sacrément perturbé. Certes, on lui disait souvent à elle qu’elle était folle, complètement dérangée, ce genre de choses quoi… mais elle au moins, elle ne parlait pas toute seule ! Elle ne se mettait pas à hurler sans raison. Elle hurlait toujours pour te bonne raison. Non mais !
La petite friandise s’assit en tailleurs par terre, se fichant pas mal de sa nudité. La pudeur était un mot qu’elle avait rayé de son dictionnaire, en même temps que beaucoup d’autres notions, un soir où elle avait pris un coup sur la tête. Lentement, elle voyait la lumière se faire chez le jeune homme, se délectant de la détresse qui naissait lentement dans son regard. Elle avait beau aimer souffrir, faire souffrir était parfois un bon moyen de passer le temps.

Devant la mine déconfite du jeune homme, elle ne put retenir un ravissant gloussement qui contrastait avec son sanglant et percé de trous. A quatre pattes, avec des gestes lents et mesurés, elle s’approcha de lui. Sa poitrine effleura son torse alors qu’elle effleurait son oreille de ses lèvres, lui soufflant doucement ces mots :

« Bravo Sherlock, tu as tout juste. Elle lui lécha l’oreille avant de se redresser, faisant quelques pas saccadés, presque dansant. Mais je n’ai pas le choix tu sais. Si je ne mange pas de gens, je meurs. Mon corps ne se régénère plus, et je meurs… ça serait triste non, de voir disparaitre une beauté telle que moi de ce monde ! Je suis sûr qu’aucun de mes admirateurs ne s’en remettrait ! Elle se stoppa et se tourna vers lui, un petit sourire aux lèvres. Et puis, ce ne sont que des humains. Toi et moi, nous sommes au-dessus d’eux. Nous les Nobodys, nous sommes des humains évolués, des surhommes quoi ! »

A nouveau, ses horribles mots furent accompagnés d’un ravissement gloussement et d’une jolie bouille d’ange. Candy revint vers lui et se laissa tomber à genou dans un bruit d’eau, le fixant avec un grand sourire ravi, la tête penchée sur le côté.
Le plus terrifiant était sûrement la sincérité avec lequel elle disait ça. Toute son honnêteté, tout ce qui était vrai en elle, transperçait par ses propos : ils étaient au-dessus des hommes. Elle en était convaincue. Et c’est pour cela qu’Eternal les chaissait : ils avaient peur de disparaitre.
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Dim 24 Avr - 11:29
Mazen eut un mouvement de recul lorsque la jeune femme lui lécha l’oreille. Il fut parcouru d’un frisson glacé lorsqu’elle expliqua qu’elle n’avait pas le choix et qu’elle mourrait si elle ne mangeait pas de gens. Le jeune homme fut frappé par d’horribles visions mettant en scène la jeune femme dévorant d’autres humains. Spéculations de sa part ou souvenirs des âmes vengeresses qui le hantaient ? Mazen l’ignorait et ne voulait pas le savoir. Et cette femme dénudée qui se penchait ainsi sur lui et qui lui affirmait qu’elle et lui étaient des êtres supérieurs, que les Nobodies étaient des humains évolués.
 
La jeune femme se laissa tomber à genou dans un bruit d’éclaboussure. Mazen s’aperçut qu’elle était nue. Le garçon ôta sa veste trempée et la passa, tout tremblant sur les épaules de la jeune femme.
 
- Vous allez attraper froid… Dit-il doucement. Puis, s'apercevant que sa veste était mouillée: Je suis désolé, mes vêtements ne sont pas sec et ça ne vous protégera sûrement pas beaucoup...
 
Tout à coup, malgré la situation peu avenante, il songea toutefois à quelque chose. Malgré les voix, malgré la peur, le froid, la peine qu’il éprouvait, une phrase qu’elle avait prononcée lui revint à l’esprit : “Si je ne mange pas de gens, je meurs. Mon corps ne se régénère plus, et je meurs…“
 
- Ca a dû être difficile pour vous de vous apercevoir que votre corps se détériorait si vous ne mangiez pas… - Mazen déglutit, marquant une courte pause avant de terminer sa phrase - …vos semblables…
 
Mazen avait repris ses distances, il s’était assis et avait ramené ses jambes à lui, les entourant de ses bras, le menton posé sur ses genoux. Il fixait un point vide. Il n’osait pas regarder les gens. Les voix continuaient de le harceler, mais il s’efforçait de ne pas les écouter.
 
- Moi, ce sont les voix… Depuis toujours, j’entends des voix que les autres n’entendent pas et je vois des ombres que personne ne voit… On a cru que j’étais malade, alors j’ai rencontré beaucoup de médecin. On a même voulu m’interner, mais grâce à ma tutrice, j’ai pu vivre plus ou moins normalement. Maintenant elle n’est plus là, enfin… Si. Mais plus comme avant… Et je ne veux pas être enfermé… Je ne veux plus prendre tous ces médicaments… C’est pour ça que je suis parti, c’est pour ça que je suis ici… Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas où aller. Si je suis un Nobody comme ils disent, alors j’ai peur. Parce que je sais ce qu’on leur fait. Les voix me l’ont dit et je ne veux pas connaitre le même sort…
 

Les larmes s’étaient remises à couler le long des joues de Mazen sans qu’il ne s’en rende compte. Le jeune homme se confiait. Sous son apparente faiblesse, se dissimulait pourtant une certaine force de volonté. Car malgré toutes les pressions psychologiques qu’il avait subies à cause des voix, des médecins, des gens qui le prenaient pour un fou dangereux, il continuait à s’accrocher à la vie et à espérer sans en vouloir à personne.
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Mar 26 Avr - 1:47
Une sorte d’être insensible, c’est ce que Candy s’efforçait de devenir. Du moins, c’est la sensation qu’elle donnait à tout le monde. Rien que moi, au centre de ce monde qui ne tourne que pour mon bon vouloir, voilà ce qu’elle avait toujours pensé. Et ce n’était pas de la comédie, elle en était convaincue : ce monde était fait pour tourner autour d’elle. Aussi la nobody fut-elle plutôt surprise de se surprendre à écouter les mots du jeune homme ; pire que ça, elle les enregistrait. Quelque chose, dans un coin de sa tête, se prenait… d’affection pour ce garçon.
Une moue déforma brusquement son visage, sans raison apparente pour le grand blanc. Pourtant Candy resta un moment silencieuse.

« Franchement, j’en sais rien. Un jour j’me suis réveillée au fond d’une ruelle, je ne me souvenais de rien. Absolument rien. J’avais un peu de sang sur la tête et une dalle d’enfer, du coup j’ai écouté mon instinct : j’ai bouffé le corps à côté de moi. Je crois qu’à partir de ce jour, je me suis totalement retrouvée figée dans le temps. Plus rien ne m’atteint. Pour souligner son propos, elle se leva et laissa tomber la veste dans le mélange d’eau et de sang qui l’entourait. On voyait parfaitement les longues entailles encore fraiches qui couraient le long de ses courbes. Le type d’aujourd’hui n’était pas très content… j’ai bouffé sa copine après notre plan à trois. Mais en fait… j’ai même pas savouré mon repas. J’avais faim, j’ai mangé dans mon sommeil. C’est tout. Et il m’a poignardé. J’ai mal, je sens la douleur, mais je ne meurs pas. Je n’attrape pas froid, pas de MST, pas d’IST, pas de bébé. Aucune maladie, aucun maux ne peut plus m’atteindre. Et j’en suis heureuse. »

Elle se rassit devant lui, laissant ses propos monter à la tête du jeune homme et dans son esprit à elle. Comme souvent, Candy était régit par ses instincts. Mais un instinct différent de d’habitude : la nobody ne voulait pas manger, ni tuer, ni même baiser. Elle voulait… enseigner ? Elle voulait… aider ?

« Ces mots non aucun sens pour moi… Candy sembla parler uniquement pour elle. Je te l’ai dit, pour moi les humains ordinaires ne sont pas mes semblables. Mes semblables sont comme toi. Elle le pointa, et pour la première fois, Candy mit des mots sur une idée qui se frayait lentement un chemin dans les méandres de son esprit (courageuse l’idée vu le bordel de sa tête…). Une idée pas si farfelue que ça… Toi et moi, comme beaucoup d’autre, nous sommes chassés pour une raison : nous sommes différents. Nos corps, nos esprits… tout chez nous a connu un changement un jour. Peut-être quand on était encore dans les couilles de nos pères, mais ça a changé quelque chose. Nous sommes devenu une nouvelle génération d’êtres : les Nobody. Et plutôt que de baisser la tête, comme on put le faire cent peuples avant nous, je veux la lever bien haut et pouvoir le dire haut et fort : je suis une Nobody. Et je ne laisserai pas la majorité me faire croire que c’est une erreur. »

La fin de sa phrase disparue dans un soufflement aigue et elle cracha un peu de sang en grimaçant de plaisir. L’un des trous était lentement en train d’aider ses poumons à se remplir de sang. Bah ! Rien de grave, c’est comme tout : son corps reviendrait tout doucement à son état d’origine, elle sifflerait juste pendant quelques jours.
Un fois son petit discours plein d’entrain fini, elle se mit en tête d’essorer un peu ses cheveux : ils risquaient de s’abimer à rester aussi humide en permanence… Et ses cheveux, comme le reste de son corps, l’aidaient à gagner sa vie. Tout en les essorant avec beaucoup de soin, elle regarda le petit corps de son acolyte, et la frêle silhouette qu’il dessinait. Un sourire étira ses lèvres.

« Maintenant que tu sais ce que tu ne veux pas, as-tu une idée de ce que tu veux ? Tu veux être libre ? Te battre pour te défendre ? Ou bien juste te donner accès à une vie normale ? Jouer les humains en essayant de ne pas faire d’erreur ? Toi et moi avons une chance : nos dons sont totalement inaperçus. Qui se douterait que je suis éternelle ? Qui penserait que tu vois les morts ? D’ailleurs, as-tu le moindre contrôle sur eux. As-tu déjà essayé de t’intéresser à cette part de toi. Ou alors as-tu simplement écouté tes parents, écouté tous les humains qui tentaient de te faire croire que tu étais juste malade ?

Sa voix sifflait et ses joues de teintaient d’un belle teinte rose sous le coup du plaisir. Mais malgré la douceur de la douleur qui la perçait, Candy gardait les idées claires : ce garçon l’intéressait (et ça capacité avait l’air amusante aussi), et elle était certain de pouvoir trouver une sorte d’allier dans ce gars. Ou au moins un appât pour se trouver facilement des repas…
Avec une grande facilité, elle parvint à se convaincre de ceci, mettant de côté une autre idée : il éveillée un instinct humain chez elle, un instinct maternel. Mais c’était idiot, ces instincts n’appartenaient qu’aux êtres faibles : les humains. Elle… elle était plus un animal sauvage et éternel. Une puissance autre. Ce genre de chose, d’émotion, ne l’atteignaient plus depuis longtemps.
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Mar 26 Avr - 20:47
La jeune femme confia qu’elle ne se souvenait plus trop, qu’un jour elle s’était réveillée dans une ruelle, qu’elle avait un peu de sang sur la tête et surtout une faim incommensurable. A cet instant là, son instinct lui avait dicté de se sustenter du corps à côté d’elle. Mazen écoutait. Il faisait de son mieux pour suivre. Ce n’était pas évident pour lui car il y avait les voix qui continuaient à lui parler en même temps. Pourtant, des images tantôt floues tantôt claires comme de l’eau de roche lui apparaissaient à l’esprit. Ces images s’accordaient au contexte que la jeune femme lui racontait. Était-ce les souvenirs de la victime qu’elle évoquait ? Mazen plissa les paupières. Il avait terriblement mal à la tête. Il grelotait de froid, mais cela lui importait peu. Il essayait de comprendre ces images, ces souvenirs qu’on lui partageait. Mais c’était dur à voir et cette même jeune femme qui se tenait devant lui… Tout cela lui paraissait presque irréel.
 
La jeune femme, “Sweet Candy“ lui disaient les voix, continuait de raconter. Un autre événement. Celui de ce soir. La blessure infligée. Mazen voyait très nettement les souvenirs de la récente victime pleine de rage. Il vit comment elle avait infligé le coup de couteau, il ressenti toute sa rage et sa peur à ce moment là. Il vit la blessure au moment où elle avait été faite et la reconnaissait devant lui, là, au moment où son interlocutrice la lui montrait. Elle avait mal, mais ne s’inquiétait pas : elle allait cicatriser et plus rien n’y paraitrait. Pas de maladie, pas de traces, pas d’enfants non plus. Elle est heureuse comme ça.
 
Mazen ne savait pas trop bien ce que signifiait être heureux. Il avait bien eu quelques moments agréables, des moments de courts répits… Pouvait-on appeler ces moments là “bonheur“ ? Pouvait-on se qualifier d’“heureux“ ? Candy expliqua que pour elle, les humains n’étaient pas ses semblables. Pour elle, ses semblables étaient les Nobodys. Mazen quant à lui ne faisait pas de distinction entre les deux. Juste entre lui et les autres. Il s’était toujours considéré comme inférieur, contrairement à Candy qui elle se considérait comme supérieure. Au fond, était-elle réellement plus heureuse ? Dans un cas comme dans l’autre, ils semblaient tout aussi isolés l’un que l’autre. Peut-être pas exactement de la même façon, mais isolé tout de même.
 
La jeune femme lui posa alors plein de questions sur ce qu’il souhaitait, ce qu’il envisageait de faire. Elle lui demanda s’il voulait être libre, s’il voulait se battre pour se défendre ou bien juste vivre une vie normale. Elle lui demanda aussi s’il avait un contrôle sur les voix et les ombres qu’il voyait, s’il s’était déjà seulement intéressé à cette part de lui ou s’il n’avait fait que fuir en écoutant les personnes de son entourage qui l’avaient qualifié de malade mental.
 
- Ce que je veux… répéta Mazen dans un murmure. Ce que je veux, ce que j’ai toujours voulu, c’est de ne plus entendre ses voix, de ne plus voir ses ombres et de pouvoir vivre normalement. Mais je crois savoir que c’est impossible… Ce que je veux… J’aimerais vivre normalement, mais sans devoir me cacher, sans devoir avoir peur. Comme pour les malades, j’aimerais qu’on m’aide à trouver une prise en charge adaptée… Mais avec Eternal, ce qu’ils font aux gens comme… moi, comme nous… J’ai peur…
 

Un nom lui revint toutefois en mémoire : Mischa. Il savait qu’elle accepterait de l’aider parce qu’elle défendait les Nobodys et se battait pour eux. Il le savait. Il ne savait plus trop comment il savait cela, mais il le savait et cela lui suffisait. 
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Lun 27 Juin - 23:04

            Pour la première fois, Candy semblait intéressée par quelqu’un d’autre que sa petite personne. Elle s’était assise en tailleur (si vous cherchez sa pudeur, elle doit être quelque part avec le respect, loin…), et observait le visage de Mazen presque avec empathie. Presque, on parlait de Candy tout de même !
 
« L’avantage c’est que toi comme moi, nos dons ne se voient pas. Alors on peut facilement se faire passer pour normaux. Malgré tout, je pense qu’il est tout de même important de savoir le maitriser, pour ne pas avoir de surprise avec un effet qu’on ignorait jusqu’à présent. L’idée qu’il se fiche de son avis ne l’effleura même pas, après tout, elle avait toujours raison ! Toujours ! Nous ne sommes pas malade, mon très cher ami blanc, nous sommes juste… différent. Nous avons évolué ! Tu peux oublier tout ce que tu appels traitement ou prise en charge. Si les gens comme toi et moi veulent vivre libre et en paix… Elle s’étira dans un soupir de délice. Oooh douce souffrance. Si on veut la paix, on va d’abord devoir passer par la guerre. »
 
            Tout en parlant, elle s’était étendue sur les coudes, les jambes toujours croisées. Son regarda avait fait un petit détour par le plafond avant de se fixer sur le visage de Mazen, qu’elle ne quittait plus. Un instant elle pencha la tête, réfléchissant.
 
« On devrait rassembler tous les Nobodys et ensuite se rebeller. Ou juste… protéger ceux qui comme toi ont peur. Parce qu’on est au-dessus des hommes. On doit reprendre ce qui nous est dû ! »
 
            Même si son intonation ne laissait pas paraitre un grand anthousiasme, elle savait que son idée était bonne. Après tout, c’était son idée à elle. Mais d’un coup Candy prouva qu’elle écoutait les propos du p’tit blanc, se redressant légèrement.
 
« Eternal ? Ce nom me fit un truc… c’est pas ceux qui font des recherches sur nous ? »
 
            Nous, c’était les Nobodys bien sûr.
Mazen Kâdar
Mazen Kâdar
Friendless et ne fait rien
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Sam 2 Juil - 7:37
Mazen était épuisé, il continuait d’entendre les voix et il avait du mal à garder l’attention sur la conversation avec la vivante. Mais il fit de son mieux pour rester concentrer sur la naturiste. Elle expliquait qu’ils avaient de la chance d’avoir un pouvoir qui ne se voyait pas de l’extérieur, elle affirmait qu’ils étaient des êtres évolués qui devaient faire la guerre pour avoir la paix. Mazen n’avait pas encore d’avis sur la question. Se battre ? Se rebeller ? Lui qui n’était qu’un poltron et qui n’avait jamais été utile pour qui ou quoi que ce soit, avait du mal à s’imaginer prendre part à une action d’une telle envergure.

Lorsqu’il évoqua Eternal, la jeune femme dit que ce nom lui disait quelque chose, elle demanda si ce n’était pas le groupe qui faisait des recherches sur les Nobodies. Mazen acquiesça doucement, son regard fixant un point invisible comme la plupart du temps.

- Ils capturent les Nobodies et les torturent sous couvert de la recherche scientifique quand ils ne décident pas de les tuer purement et simplement.

Ce qu’il en savait, c’était grâce aux voix. Dans les journaux et à la télé, Eternal était plutôt bien considérée, mais évidemment, ce n’était que la surface visible de l’iceberg. Les voix autours de Mazen commençaient à s’agiter, le jeune homme faisait de son mieux pour ne pas prêter attention à leur propos, mais il ne pouvait pas ne pas les entendre. Il écarquilla les yeux et se leva d’un bond.

- Eternal !... Il secoua la tête et annonça à Candy. Les voix disent qu’un mercenaire d’Eternal arrive par ici ! Il faut fuir !

Le jeune homme se hâta de sortir de la maison, guidé par la voix de sa défunte tutrice. La tête lui tournait, il avait froid et ressentait le besoin de prendre ses médicaments dont il s’était débarrassé. Mazen avançait péniblement sur les toits glissants. La pluie s’était mise à tomber dru. Il ne pensait plus qu’à une chose : fuir. Fuir Eternal, ne pas se faire capturer par eux, ne pas finir comme les voix qu’il entendait, les ombres qu’il voyait… Dans sa course incertaine, il glissa et par chance tomba dans les eaux suffisamment profonde pour ne pas se fracasser. Mazen n’était pas un excellent nageur, il avait appris lorsqu’il était enfant durant son cursus scolaire mais n’avait jamais beaucoup pratiqué. Il avala quelques fois la tasse mais parvint tout de même à nager vers la berge où il parvint à se hisser. Il se coupa avec un objet non identifié. Il ne s’en aperçut pas, son corps était comme engourdit. Il continua de fuir, trempé, effrayé, esseulé. Il avait déjà complètement oublié sa rencontre avec l’étrange jeune femme, ne songeant plus qu’à fuir Eternal, qu’à fuir pour sa misérable vie…
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