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Erik Runge
Erik Runge
Messages : 2
Crédits : 1

L'inspecteur Runge est là Empty L'inspecteur Runge est là

Mer 15 Mar - 18:33
ERIK Runge

† Âge : 42 ans
† Nationalité : Allemagne
† Métier :Inspecteur en chef d'Eternal
† Statut : Employé d'Eternal
† Don : N.A
Mental
Erik Runge est un obsessionnel. Il a un grand sens de son devoir, nourrit une grande loyauté envers Eternal et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la firme qui l'emploie. Il ne recule devant rien, est prêt à tout pour atteindre son but. Il aime aussi torturer les gens qu'il interroge en se servant de points sensibles, en fouillant dans leur passé et en se servant de leurs points faibles pour les faire craquer, ce qui lui a permit d'obtenir la réputation de meilleur enquêteur de son service.
Il n'est pas d'un naturel très peu sociable, et reste très renfermé sur sa vie privée. Il ne parle presque que de son travail, et respecte sa hiérarchie avec une rigueur sans égale.
Physique
Erik Runge est un homme de grande taille, au physique robuste. Il a de larges épaules, qui lui donnent un air imposant en plus de sa grande taille. Son visage possède des traits fins et des yeux très discrets. Toute cette finesse et ce raffinement, accompagné par ses manières courtoises et distinguées, contribuent à lui créer une aura angoissante, mettant mal à l'aise quiconque se trouverait en face de lui sans le connaître – ce qui explique pourquoi il est si doué en interrogatoire. Du côté vestimentaire, il est aussi strict que dans son train de vie : il porte chaque jour sans faute un costume sobre et classieux, avec une cravate, variant les couleurs en fonction de la disponibilité de sa garde robe.
Histoire
Je m'en rappelle comme si c'était hier … Je n'avais pas énormément d'ancienneté dans la police, pas beaucoup d'expérience, à peine cinq ans, et pourtant j'avais déjà l'expérience requise pour devenir inspecteur en passant les examens pour. Naturellement, je le fis et je passai ces examens sans le moindre problème, me retrouvant alors inspecteur au bout de seulement cinq ans dans la police, ce qui en soit était assez remarquable sans pour autant être exceptionnel.

Moi qui avait passé mon diplôme en école de police à l'âge de vingt ans, j'en avais donc maintenant vingt cinq et pourtant … je me considérais toujours comme un novice, un cadet, une jeunot, un enfant – si tenté que j'avais jamais été un enfant. Dès ma plus jeune enfance, j'avais été initié à la discipline stricte de mon père, une discipline quasi militaire qui ne tolérait pas le moindre échec. À chaque faux pas, à chaque fois que je le décevais, c'était un coup. Rapidement j'appris à être au top de mon niveau, à donner le meilleur de moi-même en toute circonstance. Je n'étais pas un enfant, j'étais une machine. Plus je grandissais, plus les tests, les exercices et les épreuves que me concoctait mon père pour me préparer à mon avenir de policier – car c'était lui qui voulait que je devienne policier et reprenne son flambeau à sa mort – devenaient complexe, et pourtant, plus le temps passait plus je les résolvais facilement, mon intellect se développant, ma capacité d'observation s'aiguisant, mon esprit devenant plus vif et plus réfléchit. Moi-même, en y repensant aujourd'hui, je suis agréablement surpris de cette évolution. Mais là n'est pas le sujet.

J'en suis arrivé ici dans ce qui me sert de ''journal intime'' ou de mémoire, peu importe le nom que vous lui donnerez. Ce n'est pas que je me sente trop vieux ou quoi que ce soit ; avec les progrès de la médecine, 42 ans est un âge tout à fait correct. Mais j'exerce un métier ou ma vie est souvent exposée au danger de la mort. Cette idée ne me fait pas peur, car c'est une fatalité à la quelle aucun d'entre nous ne pourra échapper, mais si je venais à disparaître, je tiens à ce que mon travail me survive et puisse servir aux générations futures dans le seul but de faire régner la justice, seul pilier invaincu de notre monde moderne. Sans doute en ai-je déjà fait mention au début de ce recueil, dont vous ne lisez ici qu'un très court extrait si vous avez commencé la lecture à partir de maintenant, mais cela fait quatorze ans que je tiens ce recueil, aussi j'estime qu'il est bon pour moi de me remémorer le pourquoi du comment au moment où j'écris ces lignes.

Mais assez tergiversé, venons-en au fait. Cette petite introduction étant faite (ou refaite selon là où vous avez commencez à me lire), il est temps d'aborder ici l'affaire qui fut sans doute la pus retentissante de ma carrière, à la fois son couronnement et sa chute. Pendant longtemps, je me suis posé la question : pourquoi ne pas avoir tout notifié en dehors des rapports, comme je le fais maintenant ? Pourquoi est-ce seulement maintenant que je me livre sur cette affaire ? C'est pourtant suite à cette affaire que j'ai décidé de ne plus me contenter d'amasser des rapports pour garder une trace écrite de mon travail, mais plutôt de me livrer entièrement, de coucher sur le papier mes sentiments, mon ressentit à chaque étape. Mais alors, pourquoi ne l'avais-je pas fait pour cette affaire là alors qu'elle avait été le point de départ de tout ? Une seule raison : la frustration et l'indignation.

Comme dit auparavant, j'étais âgé de vingt cinq ans à l'époque, et ce fut cette affaire qui me convainquit de ne plus me contenter d'amasser mes rapports d'enquêtes pour tout sauvegarder, mais plutôt de rédiger moi même une sorte de mémoire pour que mes successeurs puissent ainsi revivre l'enquête comme je l'ai vécue, au travers de mes yeux et de mon ressentit. Car cette affaire, encore aujourd'hui, représente sans nul doute le point culminant de ma carrière, son paroxysme. Et une fois que l'on a atteint le sommet, on ne peut que redescendre, de façon lente et sûre ou bien de façon brutale et douloureuse.

Tout commença par la découverte d'un corps. Une femme, âgée d'environ une vingtaine d'année d'après les premières constatations du légiste ; puisque celle-ci n'avait pas de papiers d'identité sur elle quand nous l'avions trouvée, je préférai me fier à l'avis d'un spécialiste avec des compétences en anthropologie pour me confirmer ce que j'avais de toute façon déjà deviné. Mais mieux valait ne pas prendre de risque et ne laisser aucune place au doute et aux erreurs de jugement. Son corps avait été retrouvé au milieu d'une décharge, le corps couvert de contusions et de marques de défenses. Sur le terrain même, il n'y eut pas grand chose de plus à constater. L'employé municipal qui avait découvert le corps était beaucoup trop en état de choc pour être le coupable, où bien c'est qu'il jouait extrêmement bien la comédie. Par la suite, les examens approfondis du légiste permirent de déterminé qu'elle avait été violée, avant qu'on ne lui tranche la gorge. Je me souviens encore aujourd'hui de l'expression de terreur et de douleur sur laquelle s'était figé son visage. Cela ne me hantait nullement, mais je pouvais m'en souvenir comme si je l'avais en face de moi, car je m'étais alors posé la question : ''Quel genre de monstre était donc son meurtrier pour que sa vie ce soit éteinte sur une telle note dramatique ?'' Malheureusement, cette jeune femme fut la première d'une longue série. Un second corps fut trouvé quelques semaines plus tard, dans le même état, puis une autre victime, et encore, et encore … plus le temps avançait, plus les corps et les disparitions augmentaient. Et en ce qui concernait les disparitions, j'avais remarqué quelque chose d'assez singulier : chaque victime avait le même profil psychologique. Elles étaient décrite comme les personnes les plus gentilles du monde. Bien entendu, on me fit de nombreuses remarques sur cela, prétextant que ''C'est chaque fois la même rengaine'' ou bien ''Ils disent tous ça.'' Mais moi, je m'insurgeais, j'étais persuadé que c'était là la clé du problème.

Malgré tout, je continuais mes investigations. La traque de ce dégénéré n'était pas une tâche aisée, car il masquait bien ses traces. Tout d'abord, il n'était fiché nulle part. Ni dans les fichiers de la police, ni dans les registres nationaux. Nulle part. Aux yeux de la loi, cet homme n'existait tout simplement pas. Bon nombre de mes collègues baissaient les bras les bras les uns après les autres, mais moi je refusais d'abandonner. Cette affaire trop intéressante, trop passionnante et intrigante pour être classée ainsi. Je voulais trouver le coupable, je voulais voir cet homme en face, d'homme à homme, planter mon regard dans le sien et y tenter de déceler les raisons de sa folie. Je voulais par dessus tout le comprendre.

L'enquête suivait son cours, je ne lâchais pas la pression. On me disait ça et là que je perdais mon temps, certains se moquaient même de moi, prétextant que je chassais un fantôme. Quelle belle bande d'imbéciles, avaient-ils donc oublié leur devoir ? J'étais donc le seul à me le rappeler ? Nous étions tous censé œuvrer pour la justice, arrêter le genre d'abominations, de bêtes humaines semblables à celle que je traquais pour le bien de l'harmonie du monde que nos ancêtres avaient édifié à la sueur de leur front et qui était notre héritage.

Après un an de recherches et de nombreuses nuits blanches à plancher sur cette affaire, une nouvelle piste fit surface. Je ne sais toujours pas comment, mais une des victimes de mon ''suspect'', que j'appelais le ''Monstre'', avait réussi à s'échapper de l'emprise de son agresseur. Une fois qu'elle fut récupérée par la police et prise en charge par l'hôpital pour ses soins post traumatiques, je peux établir, sans la moindre surprise, qu'elle était sur ma liste de victimes potentielles. Je l'interrogeai dès que je le pus. Au début, mes premières tentatives se soldèrent systématiquement par des échecs, mais peu à peu, elle parvint à vaincre ses peurs et je pus recueillir des informations pour dresser un portrait robot de son agresseur. J'avançais enfin, je me rapprochais de lui.

Grâce à ce portrait robot, j'avais une nouvelle chance de découvrir qui il était. Je lançai d'abord une comparaison faciale dans toutes les bases de données auxquelles j'avais accès, mais sans résultat. Loin de moi l'idée d'abandonner, je lançai alors un programme de reconnaissance faciale sur toutes les caméras publiques de la ville, dans l'espoir d'obtenir une correspondance. Grâce à ma réputation et mes résultats antécédents, j'avais pu obtenir une telle autorisation et je m'en réjouissais. Chaque rue, chaque immeuble, chaque jardin public furent passés au crible. Je ne laissais rien au hasard, je scrutais par moments chaque pixels de chaque minutes des images que me renvoyaient les caméras dans l'espoir de le trouver. Encore une fois, on me déconseilla d'abandonner, mais il n'en était pas question. L'abandon était une forme d'échec, et mon éducation m'interdisait de tolérer toute forme d'échec que ce soit. Qui plus est, je ne pouvais pas me résoudre à laisser le Monstre errer dans la nature en toute liberté et commettre ses crimes en toutes impunités. Il devait bien exister quelque part une trace de lui, et j'allais la trouver … Avec la même patience dont faisaient preuve les chasseurs traquant leurs proies, j'allais lui mettre la main dessus.

Une autre année passant durant laquelle les recherches stagnèrent. Quelques petites avancées par ci par là, mais rien de significatif. On me prenait toujours pour fou de continuer cette enquête, mais je savais ce que je faisais. Mais c'était loin d'être fini. Je savais que tôt ou tard, j'allais finir par le coincer. Pourtant, tout autour de moi on disait qu'il avait sans doute quitter la ville, chose que je me refusais à croire. Je consultais régulièrement les fichiers des personnes disparues. Plusieurs femmes disparaissaient, on retrouvait certains corps, et toutes avaient le même profil psychologique : généreuses et altruistes, de vrais modèles de bonté absolue. Toutes finissaient de la même façon : violées, battues et la gorge tranchée. Certaines ne refaisaient même pas surface, mais peu m'importait de savoir si elles étaient vivantes ou mortes, je n'avais qu'une seule chose en tête : le coincer.

Et une nouvelle piste s'offrit alors à moi. Après deux ans d'enquête, cette dernière avançait de nouveau de façon significative. J'avais continuer de faire circuler son portrait robot partout durant cette année, mais jusque là je n'avais pas obtenu le moindre résultat. Personne ne semblait se souvenir de lui, ou bien alors les témoignages n'étaient pas assez récents pour êtres pris en compte. Puis, un jour, on me le signala. La victime rescapée que j'avais interrogée et qui m'avait fourni les détails nécessaires à la création du portrait robot me contacta sur mon téléphone privé, dont je lui avais laissé le numéro au cas où un ou plusieurs éléments lui revenaient. Selon elle, elle avait vu son agresseur, précisant qu'elle n'aurait pas pu oublier le visage de l'homme qui l'avait violée et séquestrée. Je fonçai alors chez elle sans plus attendre pour en savoir plus. Naturellement elle était sous le choc, mais je la rassurai tout en récoltant les informations dont j'avais besoin. Selon ses dires, elle se trouvait dans sa pharmacie habituelle quand elle l'avait vu. Sans plus attendre, je lui offrit une protection rapprochée, juste au cas où le Monstre l'avait remarquée et voulait finir le travail, ce qui ne me surprendrait pas. Je laissai aussi un portrait robot aux gardes pour qu'ils le reconnaissent, puis fonçai à la dite pharmacie pour avoir un maximum de renseignements. Une fois là bas, en recoupant les vidéos de surveillance et les horaires d'achats, je pus enfin mettre un nom sur le visage du Monstre : Matthias Gipfelkuppe. Enfin, j'avais son nom, je le tenais presque ! De retour à mon bureau, je lançai à nouveau une recherche dans les différentes bases de données pour tomber sur un résultat qui ne me surprit qu'à moitié : Matthias Gipfelkuppe était mort depuis deux ans. Deux ans, soit la période où avaient commencé les meurtres. Cela expliquait bien des choses : pourquoi son visage ne sortait d'aucune banque de données, pourquoi je ne le trouvais nulle part. Il avait prit une fausse identité. Tout bonnement, j'en venais à croire qu'il n'avait pas d'identité propre, qu'il s'était contenté d'en voler une à un mort, car les morts ne risquaient pas de venir se plaindre. Il avait choisit un mort sans famille proche, sans enfants ni femme, la cible parfaite pour s'offrir une nouvelle vie. Cependant, il savait effacer toute traces de son passage à n'importe quel endroit, la pharmacie étant un heureux hasard, et cela m'intriguait, car d'après le portrait robot, il était très jeune. Trop jeune pour avoir tant de connaissances.

Mais ce genre de questionnements allaient devoir attendre que je puisse le coincer. Maintenant que je connaissais sont identité, fut-elle vraie ou pas, j'avais enfin toutes les chances de mon côté pour l'épingler. Mais cela était trop facile, trop beau pour être vrai. Il fallait que quelque chose advienne, quelque chose qui me mette des bâtons dans les roues. Et naturellement, cela arriva, les choses se compliquèrent. En me rendant à mon bureau le lendemain, je fus prévenu que l'ancienne victime que j'avais vu la veille avait été retrouvée morte, battue, violée et la gorge tranchée chez elle, tandis que les deux gardes postées là bas avaient été tués d'un coup de couteau dans le cœur. Ce petit salaud avait fini le travail, mais peu m'importais … Je le tenais, j'étais à deux doigts de l'avoir et ma détermination n'avait jamais été aussi grande.

Dès lors, je mobilisai toutes les forces que j'avais sous la main. Tous les flics de la ville répondirent à l'appel. Il est tout de même désolant qu'il faille attendre que deux de leur confrère soient tués pour qu'ils se décident à réagir, mais cela avait payé, alors je n'allais pas m'en plaindre. Par mesure de prévention, j'avertis les polices des autres villes et villages alentours, ainsi que les grandes capitales du pays, pour ne prendre aucun risque. S'il réussissait à nous filer entre les doigts, au moins les précautions étaient prises. Puis commença la chasse à l'homme. Un chasse à l'homme qui aura duré plus d'un an. Et pendant cette longue année, je suivis sa piste sans relâche, allant de villes en villages, de villages en villes, suivant les appels à témoins et les signalements sans jamais réussir à le coincer. C'en était à devenir fou et même ma patience légendaire commençait à fléchir.

Cependant, la solution finit par venir à moi, récompensant donc cette même patience qui avait tenu bon malgré tout. J'étais alors tranquillement installé chez moi, ressassant inlassablement mes montagnes de dossiers sur cette affaire qui m'obsédait depuis maintenant environ trois ans, et j'avais mis en fond sonore un vieux film de série B. J'écoutais d'une oreille distraite les dialogues quand tout à coup, une réplique d'un des acteurs m'interpella.

« On pensait que le virus avait été éradiqué, qu'il avait disparu pour de bon, mais on se trompait. Il était juste ''endormi'', tapis dans l'ombre, attendant le moment propice pour refaire surface. »

Cela me fit réagir et repenser l'affaire sous un angle nouveau. Et si Matthias n'avait jamais quitté la ville ? Et si depuis le début, il restait caché à Düsseldorf, agissant dans l'ombre, au nez et à la barbe de tous ? Si en réalité, tous ces appels à témoins, ces signalements, étaient son œuvre ?

Une horrible sensation m'envahissait alors. Je fonçai sans attendre à mon bureau pour consulter à nouveau le fichier des personnes disparues, que j'avais négligé pendant pratiquement un an. Une fois les informations en ma possession, j'épluchai scrupuleusement les données fournies et réalisai avec horreur que mon pressentiment était avéré. Une bonne vingtaine de filles, toutes ayant le profil type des victimes de Matthias, avaient disparu durant l'année. Ce petit enfant de salaud s'était habilement joué de moi, il n'avait jamais quitté Düsseldorf. Sans attendre plus longtemps, j'emmenai avec moi trois agents de garde cette nuit là et je fonçai à l'endroit où j'étais sur de le retrouver : près de la décharge où on avait trouvé les premiers corps. En effet, il devait être dans la zone aux alentours afin d'avoir un maximum d'efforts à fournir pour se débarrasser du corps de sa future victime sans prendre trop de risques. Et j'étais persuadé qu'il était dans cette zone car nous ne nous y étions plus jamais rendus depuis le dernier corps trouvé là bas. Aussi je pensais qu'il se sentait en confiance et croyait que l'on n'y mettrait plus les pieds. Si tel était le cas, j'allais enfin l'avoir.

Et enfin, enfin ! Après trois ans de traque, tout allait prendre un terme ce soir là ! J'entrai dans l'entrepôt, suivit des trois agents, je défonçai la porte pour m'engager dans les couloirs, et progressai dans le dédales de couloirs. Mon cœur s'emballait, non de peur, mais d'excitation. Au bout de quelques mètres, de la musique se fit entendre. Bach, l'Air, aussi appelé Suite pour Orchestre n°3, un chef d’œuvre de l'époque baroque. Je me postai alors d'un côté de la porte, et une fois mes collègues en place, nous entrâmes dans la pièce.

Il était bel et bien là. Sa dernière victime ligotée, pieds et poings liés, étendue nue sur le sol tandis que lui avait commencé à retirer son haut. Je le mis en joue, pendant que deux de mes collègues le menottaient et que le troisième s'occupait de libérer la victime et de l'emmener vers la sortie en la couvrant et en appelant une ambulance.

Je l'avais enfin coincé. Trois ans de traque ! Trois années qui ne furent pas de tout repos, mais qui finirent par payer. Ma patience avait porté ses fruits et j'avais réussi, j'avais gagné. Au bout de trois ans de travail acharné et de cinquante sept victimes, j'avais réussi à l'avoir. J'insistai dès mon retour au poste avec mon suspect pour l'interroger, je voulais absolument savoir ce qui l'avait ainsi motivé à agir de la sorte. Je voulais rentrer dans son esprit, le comprendre, afin à l'avenir de mieux cerner ce genre d'aberration et de mieux les arrêter. Et l'interrogatoire de Matthias fut une expérience très enrichissante.

À peine entré dans la pièce, je sentais déjà une atmosphère malsaine, émanant de Matthias. Je me souviens encore de notre échange comme si c'était hier.

« Bonjour, inspecteur. » m'avait-il dit d'un très posé, presque charmeur.
« Bonjour Matthias, je suis l'inspecteur Erik Runge, de la police de Düsseldorf. » Je m'assis devant lui. « C'est une formidable chasse à l'homme dans laquelle vous nous avez entraînés, et je dois admettre que je suis assez bluffé et surpris d'avoir été confronté à un esprit aussi intelligent que le vôtre. Cependant, vous êtes ici, à présent. Vous avez perdu, et ce même si vous dominiez la partie depuis le début. Vous avez pêché par arrogance.
-Par arrogance ? Plutôt par malchance je dirais. Comment aurais-je pu savoir qu'au milieu de cette joyeuse basse cours se trouvait un petit coq plus malin que les autres ?
-Je ne peux que vous accordez ce dernier point. Bon nombre de mes collègues sont des imbéciles, et ils ont été nombreux à me dire d'abandonner votre traque, ces trois dernières années. Sans doute doivent-ils s'en mordre les doigts, mais là n'est pas la question.
-Alors où est-elle, Mr l'inspecteur ? Vous avez déjà toutes les preuves nécessaires contre moi, j'ai déjà fait des aveux, alors qu'espérez vous obtenir de moi dans cet interrogatoire ?
-Je veux comprendre. Je veux savoir. Savoir pourquoi vous avez commis tous ces meurtres, pourquoi les avoir violées, battues, puis leur avoir systématiquement tranché la gorge. Pourquoi avoir fait tout cela ? Qu'est-ce que cela vous a apporté, Matthias ?
-Vous ne pourriez pas comprendre, inspecteur. Vous êtes définitivement, brillant et très intelligent, c'est indéniable, mais vous n'êtes pas comme moi. Personne ne l'est, vous ne comprendriez pas.
-Essayez toujours, j'ai tout mon temps. » Je m'installai aussi confortablement que les chaises miteuses de la salle d'interrogatoire me le permettaient, puis plantait mon regard dans le sien. « Je vous écoute.
-À quoi bon, tout ça vous dépasse totalement. Et que je vous le dise ou non, vous m'enverrez en prison.
-C'est exact, mais vous savez, je pense simplement que vous vous surestimez, Matthias. Certes, je ne nie pas que vous nous avez bien fait tourner un rond pendant tout ce temps, mais au final vos motivations sont des plus banales pour quelqu'un comme vous. Vous n'êtes rien qu'un violeur et tueur en série. Vous avez eu de l'audace, vous avez été assez malin pour nous filer entre les doigts pendant trois ans, mais au final, vous avez fini par commettre une erreur, et maintenant vous voilà ici. Je pense simplement que vous n'avez pas assez de cran. Pas assez de cran pour assumer vos complexes, sans doute un complexe d’Oedipe ou bien le fait que vous n'ayez jamais réussi à séduire votre amie d'enfance. Et pour compenser cela, vous vous êtes attaqué à de pauvres jeunes femmes sans défense et les avez sauvagement violées puis tuées. Quelqu'en soit la raison, je vous trouve au final très décevant, Matthias. Vous n'êtes qu'un psychopathe de plus parmi tant d'autres qui essaie de se donner un genre. » Je restai calme et posé, tandis que je sentais et voyais monter la colère chez mon interlocuteur à mesure que celui-ci me fixait du regard.
« Fermez la ! Vous ne savez rien ! Vous ne savez pas ce que c'est que ne pas pouvoir laisser ses sentiments s'exprimer au grand jour, de devoir en arriver là pour trouver leur seul substitut ! Vivre son amour par procuration, vous ne savez pas ce que c'est !
-On dirait que j'ai touché la corde sensible. Continuez.
-Non, je ne pense pas. » Matthias se calma aussitôt et se mura alors dans le silence après avoir ajouté une dernière remarque. « Vous n'êtes qu'un déchet de plus dans cette vaste décharge. On nous a tous envoyé ici, dans ce dépotoir, pour une seule chose : nous ne sommes que des sujets ratés. Des échecs. Moi compris. Seulement moi, je vais détruire tout ce monde pour faire payer à ceux qui ont cru que je ne serais pas une menace pour eux en me mettant ici. Ce monde brûlera, et nos créateurs s'en mordront les doigts quand j'irais m'occuper d'eux. »

Suite à cela, il se mura dans le silence pendant que je lui énonçait la liste de ses chefs d'accusation et ses droits. Mais sa vision du monde était intéressante. Il n'avait que deux buts, semer le chaos et vivre son amour pour cette personne dont je ne savais rien. J'en étais venu à la conclusion qu'il s'était créé une double personnalité, une femme, dont il était tombé amoureux sans doute par manque d'affection durant son enfance. Quelque chose d'assez classique. Si son cas psychologique ne me semblait pas si inédit que cela, sa vision du monde m'intéressait. Il semblait donc croire que nous n'étions que des sujets dans un vaste laboratoire et que des êtres supérieurs nous observaient. Une vision du monde assez loufoque pour certains, mais qui avait tout de même ses petits points forts et ne manquait pas d'un certain charme. Ce qui m'avait par contre intrigué, c'était quelque chose qu'il avait alors répété les jours suivants en détention provisoire. Il avait souvent parlé de son nemesis, de trouver une personne pure, vierge de toute forme de mal et de corruption, et qu'il voulait prouver que notre monde n'était qu'un échec, empli de corruption, en détruisant ce nemesis et en le transformant en lui.  Dès lors, j'avais hâte d'assister au procès.

Le procès d'ailleurs, se déroula comme tout autre procès du même genre, avec toutefois un climat de tension constante. Bon nombre de personnes y assistèrent, des familles des nombreuses victimes aux agents ayant participé à l'enquête, il avait aussi beaucoup de témoins. Je fus naturellement appelé à la barre plusieurs fois pour apporter mes témoignages et mon expertise sur certains points. Mais ce qui fut le plus notable, ce furent les interventions de Matthias. Il avait bien entendu eu le droit à un avocat, chose dont il avait clairement dit qu'il se fichait totalement d'en avoir un ou pas, aussi il lui en fut commis un d'office, mais ce dernier ne se montra d'aucune utilité, puisque Matthias déclama alors qu'il avait été appelé à parler :

[Extrait du rapport de l'audience dans le cadre de l'affaire SXB-78F57]

« Mr Gipfelkuppe, vous êtes signalé ici comme dément, atteint d'une schizophrénie avancée menant à un dédoublement de personnalité. Il vous sera donc accordé les circonstances atténuantes et le droit d'être placé dans un centre pénitentiaire spécialisée et à haute sécurité. Avez vous quelque chose à ajouter ?
-Votre honneur, je vous prie de bien vouloir aller vous faire foutre ! Je me fous de ce que vous pouvez penser, je n'ai pas le moindre regret et ne suis pas plus fou qu'un autre.

[Je me souviens qu'à ce moment précis, les familles des victimes réagirent. Certains pleuraient, d'autres hurlaient des insultes en tout genre à l'encontre de Matthias. Moi je restai impassible, attendant la suite.]

« Je me souviens encore de la première victime … Mischa, il me semble. Oui c'était Mischa. Je suppose que des proches à elle sont présents … Je vais vous dire ce qu'il s'est passé. Je lui suis tombé dessus dans un coin de rue, je l'ai neutralisée puis emmenée dans un endroit isolé ou personne ne pourrait nous surprendre. Puis je l'ai préparée, en lui arrachant ses vêtements un à un …
-Objection, votre honneur !
-Retenue. Accusé, ce n'est pas le propos. Veuillez s'il vous plaît vous rasseoir !
-... et une fois qu'elle fut réveillée, j'ai commencé à la violer. Encore, et encore. Elle hurlait de peur, elle pleurait au début, mais à la fin elle a finit par prendre son pied. Elle aimait ça, cette petite sal*pe. Sans doute se disait-elle qui si je la voyais prendre du plaisir, je lui laisserai la vie sauve. Vous auriez vu sa tête quand j'ai fini par lui trancher la gorge, continuant à ravager son cadavre encore chaud … Ha ha ha .. HA HA HA HA !!! »

Alors que des gardes l'emmenaient hors de la salle, Matthias éclatait d'un rire sardonique. Un rire fou, psychotique et dément, à en donner la chair de poule. Une fois qu'il fut évacué, les jurés rendirent le verdict et il fut reconnu coupable, naturellement, condamné à la perpétuité dans un simple centre de détention. À cette annonce, je protestai. Il lui fallait une sanction plus lourds. La peine de mort était envisageable, et même nécessaire, et il fallait la réinstaurer pour ce genre de cas extrêmes. Mais personne ne voulut m'entendre, l'opinion publique sur le sujet était trop friable. Et cela me coûta ma carrière. On me renvoya pour avoir proféré de tels idéaux.

Je n'en revenais pas : me renvoyer alors que j'étais leur meilleur élément et que jamais je n'avais commis d'erreur ? Face à une telle hérésie et tant d'étroitesse d'esprit, je décidai de quitter l'Allemagne, complètement dégoûté de ce que je venais de vivre. Ma carrière était toute ma vie, ils n'avaient pas le droit de m'en priver, et ils n'en avaient pas le pouvoir non plus. Puisque l'Allemagne me fermait ses portes, j'allais chercher du travail ailleurs. Je m'envolai alors quelques jours plus tard pour les États-Unis, terre de promesse et d'espoir dans le cœur de nombreuses personnes.

Le vol dura neuf longues heures durant lesquelles j'examinai des dossiers que je m'étais constitués sur mon nouveau lieu de vie et de travail. J'avais bien entendu prit les devants en réservant un appartement sur le net, et en envoyant mon CV au chef de la police de la ville. Si bien qu'une fois sur place, je pu me rendre directement au poste pour passer un entretien. Malgré l'événement m'ayant fait quitter l'Allemagne, mon expérience convainquit et me fit engager. J'avais de nouveau un emploi, et je pris mes fonctions dès le lendemain.

Au début, mes nouveaux collègues étaient un peu intrigués, voire parfois effrayés par mon air austère et mon accent qui leur semblait si étrange, mais cela passa vite et pour être honnête, je n'y prêtais guère attention. Je n'avais pas besoin d'amis, seulement de collègues digne de confiance qui savaient faire leur travail. Et cela n'était pas une denrée rare. Je pris rapidement mes marques, les enquêtes étaient encore plus passionnantes alors que tout ce que j'avais pu connaître en Allemagne. Je n'avais pas matière à chômer et m'en réjouissais.

Ayant quelques grosses affaires résolues à mon actif au bout de deux ans d'exercice à New York, je ne me doutais pas encore que je m'étais attiré les regards de certaines personnes d'influence dans le pays. Mais ce fut ma dernière enquête qui scella mon parcours. J'étais depuis quelques mois sur la piste d'un cartel local qui versait dans la prostitution, le marché de vies humains, la drogue, et tout ce qu'on pouvait imaginer d'amoral et d'horrible. Bien que bon nombre de mes nouveaux collègues étaient effrayés par cette organisation et m'avaient conseillé d'abandonner, ma détermination était infaillible. Ils pouvaient s'étouffer dans leur peur, mais je n'allais pas laisser simples vermines m'intimider. Je reçus beaucoup de menaces de mort, et il était amusant de voir que de simples mots couchés à l'encre sur un bout de papier étaient censé me faire peur. Un soir, cependant, ils décidèrent de mettre leurs menaces à exécution. Ils envoyèrent un de leurs larbins en pleine nuit chez moi, pour me tuer. Seulement, je dormais systématiquement d'un œil au cas où ce genre de choses se produisait, et il n'eut guère le temps de me surprendre que je lui logeait une balle en plein cœur.

Ce fut le premier homme que je tuais, et au moment où j'écris ces lignes, le seul. Encore aujourd'hui, je n'ai pas le moindre remords et me souvient n'avoir rien ressentit au moment de presser la détente. Je n'avais pas de considération pour la vie de telles vermines. Quelques jours plus tard, le cartel était démantelé grâce à mes efforts constant et je fus à nouveau félicité par les mêmes hypocrites qui m'avaient dit que je n'arriverai qu'à me faire tuer en enquêtant ainsi. Pathétique, mais cela n'allait plus être mon problème longtemps. Tout comme à Düsseldorf, cette affaire m'avait offert une excellente réputation. Ainsi je reçus une lettre d'une société qui requérait mes services : Eternal.

J'avais entendu parlé aux informations de la ville de New Kanton et de ce qu'il s'y passait avec ces personnes mutantes que l'on appelait les Nobodies. Des êtres atteints de mutations génétiques qui leur conféraient des dons surnaturels … Même si cela était assez surprenant, pourquoi ne pas y croire ? J'en avais déjà vu tellement dans ma carrière, et j'étais quelqu'un à l'esprit ouvert. Mais de telles abominations étaient un danger pour notre monde. Aussi, je répondis positivement à leur offre et m'envolai alors pour New Kanton afin de prendre mes fonctions, que j'occupe toujours à l'heure qu'il est et ce depuis douze ans.
IRL
† Pseudos usuels : Liam / MrPhasme / Brianichou
† Âge : 24 ans
† Où avez vous connu le forum ? Bah en fait Erik je l'avais déjà créé avant mais comme une nouille j'ai oublié de le rescencer … Du coup je le refais car je compte bien continuer à le jouer :'D
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Mischa Jones
Mischa Jones
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† Lieu de résidence : Garden Town
† Emploi/ Situation : Esthéticienne |Cheftaine de la résistance de l'organisation "Liberty"
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Papiers
Don: Kinésie † Télékinésie
Statut: Esthéticienne | Cheftaine de la résistance de l'organisation "Liberty"
Implication: Résistant

L'inspecteur Runge est là Empty Re: L'inspecteur Runge est là

Mer 15 Mar - 22:22



Re bienvenue parmi nous ! Ravie que tu sois de retour sheep

Tu es désormais confirmé et je te souhaite de bien rp parmi nous !! sheep

Ah oui et j'oubliais :

Le petit guide :

• N’oublie pas d'aller faire recenser ton avatar pour que personne ne te le pique.
• Ensuite d'aller faire une demande de logement pour que ton personnage soit installé.
• Pense aussi à faire recenser ton occupation au sein de New Kanton City
• Nous avons aussi l'évolution des personnages, où tu pourras récapituler tes rps et l'évolution physique, mentale et voir de groupe un jour.
• Je te conseille de jeter un œil au bout de 100 crédits, un tas de chose t'attend qu'importe ton groupe ! La gestion des crédits
• Pense bien à remplir ton profil !
• Maintenant tu es autorisé à RP !
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